Triple trip avec Dengue Dengue Dengue


Fers de lance de la seconde vague cumbia électronique, Dengue Dengue Dengue fixe ses machines au Sucre : ça va onduler sévère du bodjo sur un tempo ralenti pour le rendre plus moite, plus sensuel, mêlé à des sonorités triturées et largement improvisées pour faire monter la sauce vers son potentiel festif à haute valeur ajoutée : c'est lent, mais pas moins dansant - et infusé de percussions. 

Felipe Salmon et Rafael Pereira, les deux producteurs aux masques chatoyants formant cette entité d'origine contrôlée péruvienne, sont tatoués par Warp et le doom autant que par les rythmes traditionnels de leur région natale comme le huayno, et influencés par la sono mondiale façon Internet comme par les vieux classiques : la paire n'a pas oublié que le Pérou fut le premier à instiller une forte dose de psychédélisme et de transe dans sa cumbia, aboutissant à la dénommée chicha : une mutation opérée autant sous l'influence de la drogue (l'ayahuasca) que des évolutions instrumentales (guitare et orgue électrique remplaçant l'accordéon argentin). 

C'est cet héritage que Dengue Dengue Dengue fait revivre sur scène depuis son apparition avec l'album La Alianza Profana (2012), le plongeant dans un grand bain électro, le parfumant depuis Serpiente Dorada (2014) de samples reggae et d'un feeling dub à l'anglaise, piochant aussi dans la scène 8-bit : Lima s'est replacée en force sur la carte de la l'avant-garde électronique. L'after sera assuré par James Stewart, activiste de chez Palmwine dont on peut écouter les shows radio sur RTU pour s'échauffer avant la soirée : caliente ! SB

Dengue Dengue Dengue + James Stewart 
Au Sucre vendredi 22 janvier 


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