My Zola is rich


Longtemps considéré comme le “petit dernier” des festivals du Zola, intercalé entre l'historique rendez-vous du film court et les vénérables Reflets du cinéma ibérique et latino-américain, le flegmatique Ciné O'Clock a poussé en silence, pour devenir au bout de deux décennies un must, à la programmation de plus en plus aiguisée. Remettant à l'affiche quelques productions marquantes de l'année (dont le documentaire Amy d'Asif Kapadia, prélude idéal au blind test musical le plus déluré du Commonwealth finement ouvragé par DJ Stéphane, ou Loin de la foule déchaînée, version Thomas Vinterberg), il accueille désormais un volume enviable d'avant-premières et d'inédits.

Après Moon de Duncan Jones en 2014 ou Shaun le mouton en 2015, place en ouverture à The Lady in the Van de Nicholas Hytner (La Folie du roi George) avec l'increvable Maggie Smith, et en clôture, à Brooklyn (sélectionné pour l'Oscar) pour ne citer que ces échantillons. Au-delà de l'actualité, Ciné O'Clock effectue un précieux travail sur le patrimoine : en étroite complicité avec la troupe d'Hallucinations collectives, le festival ressuscite Les Innocents (1961) de Jack Clayton (adaptation glaçante du Tour d'écrou d'Henry James) et convie notre camarade Christophe Chabert pour une évocation d'Alan Clarke autour de son Scum (1979) brut de décoffrage — où perce un Ray Winstone quasi poupin. Enfin, cette édition franchit le Rubicon en intégrant des séries télé — genre qui n'a pas attendu l'engouement actuel pour exceller au Royaume-Uni et irriguer le cinéma. On reverra ainsi deux épisodes essentiels de Chapeau melon et bottes de cuir présentés par l'un de ses exégètes, Alain Carrazé. VR

21e Ciné O'Clock
Au Zola du 6 au 14 février


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