Chanteur long, chansons courtes


Les amateurs de co-sosies en auront pour leurs frais avec l'Argentin de New York puisqu'il a déjà été comparé physiquement à Sid Vicious – avec lequel il partage cette manie de tomber le haut en concert et même certaines fois le bas – ou Manu Chao – avec lequel il ne partage pas grand-chose, il faut bien le dire – quand sa touche de grand échalas efflanqué et sa morgue savamment décoiffée et décoiffante évoquent également Richard Hell, référence punk new-yorkaise.

Et il y a les sosies musicaux : à commencer par le coolissime dude aux dents du bonheur Mac DeMarco et un autre sud-américain d'inclination lo-fi vu au Sonic en janvier, Juan Wauters, avec lesquels il a joué. Le premier a enregistré son EP Why Not ? (les deux pieds sur la console et la tête en arrière, imagine-t-on), le second l'aurait incité à pratiquer son garage-punk-basse fidélité dans une veine plus acoustique.

Malgré sa taille et un gabarit de phasme peu adapté à ce genre d'exercice, Tall Juan (le Grand Juan, donc) pratique plus volontiers le sprint que la course longue distance. A coups d'explosions musicales façon Ramones, un groupe qu'il vénère, rois de l'éjaculation punk en deux minutes douche comprise. « Love comes in spurts » (soit par à-coups ou en giclées, suivant les traductions mais inutile de faire un dessin), chantaient Richard Hell et ses Voïdoïds dans le New York interlope de la fin des 70's. Les chansons de Tall Juan font de même. SD

Tall Juan + Daniel Daniel
Au Sonic mercredi 3 février


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