L'incandescence JC Satan


Frappant comme la naissance des Limiñanas dont nous vous parlons ci-dessus est proche de celle de JC Satan : un mec en home studio, ici Arthur Larregle, multi-instrumentiste en place sur la scène bordelaise, qui convie une fille à le rejoindre. Ici, Paula la Turinoise qui vient poser sa voix sans autre but que celui de se défouler ; et quelques tracks qui atterrissent sur MySpace, comme une fin en soi. Pas de studio d'enregistrement, de plan de carrière, de label : nada. 

Sauf que… Là aussi, un label américain se penche sur le berceau, en l'occurrence Slovenly qui sort finalement les deux premiers albums. Un groupe se structure dans la foulée pour défendre ces disques en scène, à cinq. Et deux autres opus suivent, dont le dernier sur Born Bad Records, spécialiste des seconds couteaux à forte valeur ajoutée, des outsiders convaincants mais jamais vraiment reconnus, des trésors obscurs pris pour des losers.

Chez JC Satan, en grandissant, on a affirmé une présence scénique ébouriffante au service d'un son brutal mêlant un poil de métal indie (The Greatest Man), une énergie très punk, une production héritée du meilleur du début des années 90, entre le Bossanova des Pixies, le Goo de Sonic Youth, Queen of the Stone Age,  renforcés d'une esthétique pop 60's psychédélique, avec ce petit truc indéfinissable qui leur appartient et leur donne toute leur saveur. Des éruptions soniques menées tambour battant et guitares en avant, des accalmies vicieuses, des errances sous LSD, un violon impénétrable et des harmonies impeccables : ce quatrième album éponyme les a calé pour de bon sur une scène française qui ne les attendais pas, eux non plus, avant qu'ils ne fracassent les portes de l'enfer. Et c'est bien ça qui en fait tout l'intérêt. SB

JC Satan
Au Ninkasi mercredi 24 février


<< article précédent
Derf Backderf explore les marges