Zëro dëfaut


Zëro. Avec un tréma autant qu'un trauma, le même qui trônait par dessus l'ancien avatar qu'était Bästard. L'un succédant à l'autre sont deux légendes de la noise lyonnaise. Lyonnaise, mais pas que. Noise, mais pas que.

En quatre ans d'existence (si l'on occulte leur vie passée sous le nom de Deity Guns) Bästard a creusé le sillon de tout un pan du rock expérimental français (noise, jazz bruitiste, no wave, indus) au fil de nombreux disques dont l'un fameux, produit par Lee Ranaldo de Sonic Youth.

Séparé en 1997, après une éclipse de dix ans et épuré de quelques membres,  le groupe repart à Zëro et la machine aussi, résolument tournée vers le post rock. Depuis un moment associés aux lectures toute en tension de Virginie Despentes, il se dit que l'expérience a quelque peu joué sur la conception de leur cinquième album, San Francisco, tout juste paru. Un album qui sonnerait presque plus "pop", avec tous les guillemets qu'une telle mention nécessite (on pense aux morceaux Ich... Ein Groupie ou Cheap Dream Generator). Zëro ou un groupe qui ne souffrira pas de la disparition de l'accent circonflexe mais ne débarrassera jamais l'auditeur, aussi averti soit-il, d'un accès circonspect. SD


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