Ono, en musique


À ceux qui ont toujours pensé que Yoko Ono était une sorcière – fans des Beatles en tête – Yoko Ono a toujours bien pris soin de répondre par l'affirmative en une série de bras d'honneur. À ceux pensant qu'en plus Yoko Ono est loin d'être une grande chanteuse, que son talent principal a toujours été de très bien s'entourer par la grâce d'une aura indéniable (Marianne Faithfull-style), l'artiste multicartes a toujours pris soin de répondre à peu près de la même façon.

Ce Yes I'm a Witch Too, sequel comme on dit en anglais, de Yes I'm a Witch (2007), reboote avec la collaboration de prestigieux sidekicks branchés (Danny Tenaglia, Portugal The Man, Sparks, Miike Snow, Ebony Man, le fiston Sean), le catalogue onoien au diapason de l'ambiance rétrospective de son exposition auto-patrimoniale au MAC.

Le résultat est inégal, parfois plaisant, parfois à se glisser des aiguilles sous les ongles (si vous êtes allergique à la voix de Yoko ET aux remixes ad nauseam, mettez un casque). Mais si la chose a un aspect anthologique, elle est tout aussi ontologique, manifestant une fois de plus l'incroyable intelligence, confinant effectivement à la sorcellerie, qu'a toujours eu l'artiste d'avant-garde (de 83 ans) à se glisser au bon endroit au bon moment, à se renouveler sans en avoir l'air, quitte à ne pas avoir à lever le petit doigt. Se contentant d'en avoir l'idée. SD


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Jeanne is Added