Jodorowsky's Dune

de Frank Pavich (É-U, 1h30) avec Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux, H.R. Giger…


Faut-il remercier Pavich, ou bien le maudire d'avoir permis à Jodorowsky de dévoiler les coulisses de son film maudit Dune ? Restée à l'état de projet très avancé, cette adaptation du roman de Frank Herbert avait tout pour devenir l'œuvre prophétique qu'il ambitionnait : un credo artistique, des moyens considérables alloués par un producteur esthète, un contexte mystique favorable (nous somme en 1975) et une distribution réunissant Pink Floyd, Dalí, Welles ou Mick Jagger… À ce stade, on est déjà à l'agonie ; Jodo nous achève en expliquant la genèse de son armée de “guerriers” (Mœbius, Dan O'Bannon, HR Giger…).

Si son Dune n'a pas vu le jour, ce qui faisait son ferment (à défaut d'épice…) à ensemencé toute la SF des années suivantes, de Alien à Matrix. En cela, le projet initial de révolutionner l'histoire du cinéma a bien été accompli… sans que Jodo n'ait eu besoin de recourir lui-même à la pellicule, comme un contributeur de l'ombre. Ce documentaire lui renvoie l'ascenseur et la lumière : à l'instar de Lost in la Mancha consacré au désastre du Don Quichotte de Terry Gilliam, Jodorowsky's Dune transforme l'échec d'un non-tournage en un film abouti. Mais il accroît notre frustration. VR


<< article précédent
Musée des Confluences : de la terre à la hutte