Yoko Ono dans l'histoire de l'art


Terme créé par Georges Macunias dans les années 1960, Fluxus est davantage une mouvance à géométrie variable qu'un groupe artistique constitué. Au milieu de noms comme ceux de Georges Brecht, Robert Filliou, Nam June Paik, Ben Vautier et beaucoup d'autres, celui de Yoko Ono y apparaît en bonne place, même si elle a toujours voulu s'en détacher.

Avec ses events, ses performances, ses instructions, Yoko Ono a largement contribué à l'élaboration de l'esprit Fluxus pour qui, selon la belle formule de Robert Filliou, « L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art ». Thierry Raspail, directeur du MAC, rappelle dans l'épais catalogue de l'exposition : « En un peu moins de sept ans, de 1955 à 1962, entre New York et Tokyo, Yoko Ono donne aux arts visuels une amplitude jusque-là inconnue. En faisant l'exercice de leur plasticité jusqu'à l'invisible, jusqu'au cri, au corps, en revendiquant le présent, l'inachevé et en invitant quiconque à s'associer, faire et interpréter ses partitions, c'est une nouvelle histoire de l'art qu'elle écrit. »

En forçant un peu le trait, comme Thierry Raspail,  on peut voir aussi dans l'œuvre de Yoko Ono des éléments précurseurs de l'art conceptuel des années 1960 (avec un versant beaucoup plus poétique que ses hérauts Joseph Kosuth ou Lawrence Weiner), ou même de l'art relationnel des années 1990 où l'artiste tente de réinventer les relations humaines et leurs stratifications. JED


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