Hallucinations collectives fait du 9 (même avec du vieux)


Pâques vous casse les œufs ? Optez pour une alternative certes moins cacaotée, mais enrichie en sensations filmiques : Hallucinations collectives, un festival amoureusement moulé à la louche par les comparses de ZoneBis. Creuset des sous-genres d'hier et des formats divergents d'aujourd'hui, ce rendez-vous désormais incontournable est le seul endroit où peuvent se côtoyer sans hypocrisie du trash, de l'avant-garde, du porno, de la poésie — en gros, cette liberté imprimée sur pellicule ou DCP défrisant tant les congestionnés du slip ces derniers temps, qu'ils se précipitent à la barre pour tenter de lui attirer des verges.

L'apoplexie les guette cette année avec un zoom consacré à l'ultra prolifique Jesús “Jess” Franco (trois films dont Crimes dans l'extase et Les Inassouvies), une carte blanche à Lucille Hadzihalilovic (plus la projection de son Innocence de 2004), de grandes reprises : l'angoissant Phase IV du génial Saul Bass, histoire de méditer sur la fragilité humaine face aux insectes ; Créatures célestes, pour se rappeler que Peter Jackson a eu une vie avant Tolkien et Razorback afin de (re)découvrir Russell Mulcahy avant Highlander, quand il était prometteur.

Des films en primeur également, comme le nouveau Thierry Poiraud, Alone ou Blind Sun de Joyce A. Nashawati, en leur présence. En tout, une vingtaine de films pointus et piquants, des courts-métrages en sus et en compétition pour une semaine d'autant moins cloche qu'elle se finira en beauté par l'avant-première du nouveau thriller futuriste de Ben Weatley, High-Rise, adaptation de Ballard avec le duo Tom Hiddleston/Jeremy Irons. Du très lourd. VR

9e Festival Hallucinations collectives
Au Cinéma Comœdia du 22 au 28 mars


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