Parlant d'une de ses photographies représentant un sexe féminin recouvert de pétales jaunes, Paul-Armand Gette se réfère aux icônes et déplie une ligne historique de la représentation artistique : scène religieuse, abstraction, pubis... Soit comme il nous le confie « un retour à la réalité », à l'origine du monde selon la formule de Courbet. « Le spirituel ne m'intéresse pas » continue l'artiste qui garde par ailleurs un intérêt inentamé pour les sciences naturelles (il fut entomologiste par le passé).
Et si ses photographies de pubis féminins et d'adolescentes se réfèrent à la mythologie et à l'histoire de l'art, on perçoit très vite dans ce jeu de voilement (références érudites) et de dévoilement (images réalistes) la recherche d'une tension, une exploration des interdits et des limites. « La question, c'est qu'est-ce qu'on peut faire, jusqu'où peut-on aller ? Aujourd'hui, on perd le goût de la liberté et je confronte le public à ce problème. »
Cette question des limites, déclinée à Saint-Fons (sur le thème des lisières de la nature) et à la galerie Domi Nostrae et à l'URDLA (autour du sexe féminin et de l'intime) est certes une intéressante interrogation. Nous sommes beaucoup moins convaincus par le rendu plastique des œuvres de Paul-Armand Gette : érotisme un peu vieillot, photographies frisant l'esthétisme, références ou citations un peu lourdes...
On s'ennuie un peu en parcourant les expositions : les tentatives de transgression semblent ici un peu dérisoires ou "désuètes", et l'on ne retient finalement qu'une ou deux images un peu étranges, comme ces collages de photocopies déchirées à la galerie Domi Nostrae : le trouble opère enfin, légèrement. JED
Paul-Armand Gette
À la galerie Domi Nostrae jusqu'au 9 avril
Au Centre d'Arts Plastiques de Saint-Fons et à l'URDLA jusqu'au 30 avril