VODD, le streaming qui décape

Nouveau service de vidéo à la demande, VODD entend dépoussiérer l'offre des plateformes actuelles en proposant des films plus ambitieux et moins grand public.


Films marginaux, documentaires engagés, cinéma expérimental, courts-métrages loufoques… VODD, la nouvelle plateforme de vidéo à la demande par abonnement (5 euros par mois) comble les appétits des cinéphiles les plus barrés ou curieux. Créée par six amis d'enfance fans de « cinéma décomplexé », ce petit Netflix à la sauce lyonnaise propose une sélection pointue de productions inclassables de tous les continents — dont 35% proviennent de France.

« Comme beaucoup d'œuvres de qualité ne trouvaient pas de diffusion dans les canaux traditionnels, que nous sommes contre le téléchargement illégal, nous avons décidé de les rassembler, quel que soit leur genre ou leur format » explique Sébastien Morizot, Jeanne-Victoire David et Valentine Lodato, le trio fondateur. Chaque jour, de nouveaux courts et longs-métrages sont ajoutés sur le site et classés par émotion ou par couleur — les films au titre vert conviennent à tous les publics, ceux en violet « commencent à dégénérer » et les noirs peuvent heurter.

Depuis son lancement le 22 janvier dernier, la plateforme compte 280 utilisateurs pour près de 250 films. L'équipe vise les 10 000 abonnés et les 700 œuvres d'ici la fin de l'année. « Nous ne sommes qu'à 15% de ce que l'on veut proposer à terme, à savoir une application, un réseau social — déjà actif — plus performant, une ouverture aux autres pays francophones, des événements entre utilisateurs... » assure Margot Flandrin, la chargée de communication. JH

www.vodd.co

Ils valent l'abonnement

Émouvant : Nairobi Half Life, un drame de David Gitonga qui raconte le rêve brisé de Mwas, un jeune Kenyan quittant son village natal pour rejoindre Nairobi afin de devenir comédien. La capitale, cruelle et barbare, l'anéantira. Bouleversant.

Cocasse : Chroniques de la poisse, un court-métrage réalisé par Osman Cerfon, dans lequel un homme avec une tête de poisson sème le malheur sur son chemin à travers des bulles qui s'échappent de sa bouche. Surprenant.

Absurde : 5 ways to die, une comédie de Daina Papadaki qui aborde le suicide, les meilleures façons de passer à l'acte, et la question de la tentative "réussie" ou non. Drôle et déroutant.

Attachant : Un dimanche à Brazzaville, un documentaire sur la capitale congolaise dans lequel l'animateur de radio Carlos La Menace révèle des personnalités atypiques de la ville.

Allégorique : Dinner for few, un court-métrage d'animation sans dialogue signé Nassos Vakalis, qui pointe du doigt le capitalisme triomphant et le peu de scrupules de certains financiers. Une métaphore de notre société.


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