Les rêves chaotiques d'Anne Bertoin


Ni soleil, ni lune indique le titre de la nouvelle exposition de la la peintre lyonnaise Anne Bertoin (jusqu'au 7 mai à la Galerie 48). Le décor est planté et la lumière asphyxiée dans de petites ou de grandes toiles souvent très sombres qui se "situent" aux confins de la conscience et de l'inconscient, de la perception éveillée et du flottement visuel onirique...

On devine, à travers des coulures nombreuses et des traces picturales gestuelles, ici une montagne enneigée, là l'intérieur vaste et triste d'un hangar abandonné. Le « monde est sans repères » précise encore l'artiste et visuellement, matériellement, en friches.

Et l'on ne sait si ce chaos pictural est voué à la ruine ou à une renaissance prochaine. Qu'importe au fond, car l'artiste, marquée autrefois par les grands espaces canadiens et le dripping d'un Pollock, propose aujourd'hui au spectateur un trajet visuel qui se déploie de lui-même, qui ne tend vers nul horizon mais se replie plutôt dans l'ombilic de l'intime et du rêve. JED


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