Mandarines

de Zaza Urushadze (Est/Geo, 1h26) avec Lembit Ulfsak, Elmo Nüganen, Georgi Nakashidze…


Davantage que le suave parfum de leurs zestes, ces Mandarines exhalent l'odeur du sang et de la poudre — une fragrance tenace, nourrie par l'absurdité d'un conflit et la bêtise des belligérants. Comme dans un conte sartrien, des ennemis sont ici contraints de cohabiter pour espérer vivre ou supporter de survivre ; dépasser des antagonismes de principe et apprendre à se connaître.

On a déjà vu moult films se déroulant dans le contexte d'une guerre user de l'humour noir pour en prouver l'inanité. Parfois, l'excès d'ironie et la surabondance de la farce-faisant-pouët traduisent un intérêt très superficiel pour le sujet (voir le récent A Perfect Day) ; parfois, on se trouve touché par la sincérité de la démarche, et la volonté de planter une graine parabolique dans l'œil du spectateur. Le fruit que nous propose de cueillir Zaza Urushadze est amer, acide ; au moins a-t-il une saveur. VR


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