Brève histoire de la danse dehors


La danse s'est toujours inscrite, peu ou prou, dans l'espace public avec la fête populaire, les danses rituelles, voire les raves... Mais elle s'est constituée comme discipline et écriture artistique autonomes dans les salles de spectacle, au sein du dispositif classique scène-public.

Dans les années 1970, les chorégraphes américains de la Judson Church retournent dans l'espace public. Trisha Brown, notamment, danse sur les toits de New York et sur les façades des immeubles. Il s'agit alors de rapprocher l'art de la vie dans une période d'engagements politiques forts. Depuis, la performance in situ, les arts de la rue, le hip-hop nous ont habitué à la danse "dehors". On se souvient de la pièce de Julie Desprairies lors de la Biennale de la Danse 2006, proposant un parcours dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne.

Le Journal d'un seul jour d'Annick Charlot tente peut-être de faire un pas de plus en proposant un récit sur plusieurs lieux et une durée longue, en s'appuyant sur les technologies numériques pour étoffer sa dramaturgie. Ce qui nous semble particulièrement intéressant dans son projet,  c'est sa volonté d'entremêler, sans heurt ni provocation, la singularité du geste dansé au pluriel de la vie quotidienne d'une ville. Comment ces deux pôles peuvent se nourrir l'un l'autre, s'intensifier l'un et l'autre, comment « l'art peut-il rendre la vie plus intéressante que l'art » selon la formule de l'artiste Robert Filliou ?


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