Amputé de 100 000€ sur le budget 2016 par la Ville de Vienne, critiqué par un récent rapport de la Chambre régionale des comptes couvrant la période 2009-2013, le théâtre de Vienne vit des mois agités qui inquiètent très fortement les salariés au point que depuis hier, mercredi 27 avril à midi, ils ont entamé une grève illimitée dont la première conséquence directe est l'annulation du spectacle programmé demain, le concert Suite… un voyage entre jazz et classique, création de Hervé Salamone.
La raison de ce blocage qui, affirment à l'unisson les salariés, «ne se fait pas de gaité de cœur» ? Une absence totale de dialogue, selon eux, avec le président du conseil d'administration, Patrick Curtaud, l'adjoint à la Culture de la municipalité. Ces salariés tiennent les seules informations en leur possession de propos tenus dans les colonnes de nos confrères du Dauphiné Libéré, où M. Curtaud a annoncé des licenciements. Qui est menacé ? À quelle échéance ? C'est à ces questions cruciales pour eux que les salariés attendent des réponses car, sur les onze membres du personnel (hors direction), cinq postes seraient sur la sellette.
« Nous n'avons pas vu M. Curtaud depuis le 3 mars alors qu'il nous avait certifié qu'il allait nous rencontrer » nous confie le délégué du personnel. Dans un mail, il ajoute que « la méthode employée est indécente et inhumaine » et qu'elle « pousse le personnel à dénoncer cet état de fait car la situation devient intenable. »
«Nous voulons qu'il [M. Curtaud] nous parle pour éventuellement nous accompagner dans une démarche d'aide à la reconversion si nécessaire » complétait le délégué ce jeudi soir par téléphone, dénonçant une situation larvée qui affecte de plus en plus chacun des salariés et les amène, depuis hier, à cesser de travailler en signe de protestation.