Grimme pop


Est-ce la preuve qu'avec l'âge, pourtant pas bien avancé, on s'adoucit ? Ou celle que le talent permet non seulement de bouffer à tous les râteliers mais surtout de s'asseoir aux plus belles tables ? Toujours est-il que quand un ancien noiseux lyonnais dévoile son côté pop, ça fait son effet, comme Cédric de La Chapelle, passé de la noise savante de S. à la soul-pop dévastatrice née de sa rencontre avec le regretté Slow Joe. Victor Roux, lui, a produit des décibels en cascade et quinconce chez Azrael ou les déflagrants XX Mariani aux côtés de Laurent Lamarca avant d'opérer avec Grimme un surprenant virage esthétique à 360° dont les échos nous parviennent depuis bien deux ans.

Un projet musical dans lequel l'image tient une place prépondérante puisque Victor pratique aussi les arts numériques et chaque morceau de l'album à paraître cet automne sera jumelé d'un clip — c'est déjà le cas de Lordship Lane. Mais le fait est que ses chansons (Painting Flowers, As friends of Fighters) sont telles, si belles, qu'elles produisent leurs propres images, leur propre dream machine, entre Danny Elfman, un Shane McGowan sobre et un Ben Lee adulte, pour ne citer qu'eux. L'occasion sera belle de s'en rendre compte à Bizarre ! en compagnie d'un orchestre de 40 musiciens qui ne seront pas de trop pour rendre grâce à la finesse des arrangements de cet ancien noise addict lancé pleine bourre dans une charge mélodique.

Grimme
À Bizarre ! le vendredi 20 mai


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