Royal Headache : bille en tête, prise de tête


Pas la peine de risquer un royal mal de tête au moment de l'exégèse de l'œuvre de ces Australiens : dans l'évangile garage des Testaments rock, Royal Headache émarge à l'épître post-punk le plus classique et le plus mélodique : une chanson rock c'est aller d'un point A à un point B en respectant l'adage Hinaultien (on part à fond, on accélère au milieu, on finit au sprint mais l'on n'oublie pas de faire un peu le spectacle au passage). Le plus îlien aussi : Royal Headache rappelle beaucoup leurs aînés ressortissants d'une autre très grosse île britannique — un peu plus petite et plus verte —,  The Undertones. Sans doute l'un des groupes post-punk les plus catchy de l'Histoire.

Et cette Histoire, Royal Headache semble la réciter jusque dans les moindres trémolos du chanteur Shogun (chaque musicien du groupe a son petit sobriquet maison), jumeau élocutoire de Feargal Sharkey. Sauf que parfois la belle mécanique (la ligne droite, tout ça), déraille et qu'un morceau par-ci, un autre par là, on saute une décennie (Wouldn't you know, quelque part entre Billy Joël et Bryan Adams), voire deux, le single Carolina (quelque chose comme de l'Oasis amer). Gap esthétique magistral dont l'explication nous échappe jusqu'au royal mal de tête, finalement.

Royal Headache + The Scaners
À l'Ayers Rock Boat le dimanche 5 juin


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