Le défilé de la Biennale déplacé au stade de Gerland

Le défilé de la Biennale de la Danse aura bien lieu le 18 septembre, mais dans l'enceinte du stade de Gerland et sur réservation préalable. La Fête des Lumières en décembre est également maintenue, même si sa forme pourrait évoluer pour les mêmes raisons liées à la sécurité.


Les impératifs de sécurité auront finalement eu raison des festivités en liberté : le défilé de la Biennale de la Danse, rendez-vous populaire très attendu, aura bien lieu, mais en version "cloisonné" dans l'enceinte du stade de Gerland, le 18 septembre prochain à 16h. Et uniquement sur inscription (gratuite) au préalable : il faudra, à partir du 7 septembre, se rendre sur le site de la Biennale pour réserver sa place. 38 000 spectateurs maximum pourront assister au défilé dans l'enceinte, les autres devant se contenter de leur écran de télévision, nos confrères de France 3 diffusant l'événement en direct. Si l'esprit de la parade dans la ville s'éteint avec ce dispositif, c'était nécessaire selon le maire, Gérard Collomb, qui déclare dans un communiqué paru ce mercredi matin :

« Il n'était pas question que les événements récents puissent avoir raison d'un rendez-vous aussi important et symbolique que peut l'être le Défilé de la Biennale pour Lyon. Le Défilé a toujours été un rendez-vous festif et citoyen qui porte en lui des valeurs fortes : celles du vivre ensemble.  L'édition 2016 au stade de Gerland portera donc assurément encore plus hauts ces valeurs, en écho d'ailleurs au thème Ensemble choisi cette année. »

De son côté, dans le même communiqué, la directrice artistique de la Biennale, Dominique Hervieu, écrit : « L'ensemble des équipes artistiques sont aujourd'hui motivées et gardent intactes leur force d'intervention et leur mobilisation pour faire de ce rendez-vous à Gerland une réussite. Nous avons souhaité adapter le dispositif et c'est finalement un bel écrin qui accueillera notre Défilé, un lieu symbolique, historique pour Lyon. » Lors de la conférence de presse s'étant tenue le mercredi 24 août dans les salons de l'hôtel de Ville, elle ajoutait : « Le défilé n'est pas annulé, et c'est ça la bonne nouvelle. Ce thème, Ensemble, a été choisi avant les attentats du Bataclan : il fallait le maintenir, ce défilé. On ne renonce à rien, artistiquement, en allant à Gerland : nous allons faire tout ce que nous voulions faire initialement. L'OL nous prêtera également ses écrans géants. »

Sans s'insurger, les récents attentats et le climat ambiant prompt à provoquer des mouvements de panique justifiant amplement cette décision, on ne peut qu'être attristé par ce déplacement dans une enceinte close faisant perdre une partie de son essence au défilé, où 4500 participants sont attendus. Ces derniers auront le Palais des Sports voisin comme loge pour se changer avant le défilé. Les coûts de sécurité supplémentaires, engendrés entre autre par l'embauche d'agents de sécurité privés, n'ont pas encore été chiffrés et seront communiqués ultérieurement.

Logiquement, l'on peut s'inquiéter pour la tenue future d'autres grands événements populaires dans l'espace public, à commencer par la Fête des Lumières. Pour Georges Képénékian, aucun doute : « Nous allons devoir revisiter tous nos grands événements futurs avec ces nouveaux impératifs de sécurité. Mais il n'y aura pas d'annulation de la Fête des Lumières, c'est clair. Nous aurons à réfléchir aux solutions, il faudra trouver un cadre, une forme à ce rendez-vous. On travaille sur plusieurs options : la résistance, ce n'est pas s'enfermer dans des caves, c'est rester debout. »

(article actualisé mercredi 24 août à 17h30 après la conférence de presse)


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