Feux croisés sur l'Institut Lumière

À cinq semaines de la 8e édition de son festival — qui honorera Catherine Deneuve, faut-il encore le rappeler ? —, l'Institut Lumière fourbit bien d'autres nouveautés pour la saison 2016-2017. Pleins phares sur quelques rendez-vous attendus…


Septembre n'est pas encore là que la salle du Hangar s'offre un 5 à 7 avec Cléo en guise de soirée d'ouverture de saison — et surtout de prémices à la rétrospective Agnès Varda. Une rentrée très dense rue du Premier-Film, où l'agenda déborde déjà : quelques invitations émailleront la fin de l'été — Jane Birkin (13 septembre), puis l'homme de cinéma mac-mahonien Pierre Rissient (21 septembre) —, une nuit Batman autour des films de Tim Burton et Christopher Nolan tiendra éveillés les citoyens de Gotham le 24 septembre ; enfin La Vie de château, Belle de jour et Ma saison préférée permettront "d'attendre" Catherine Deneuve.

Car nombreux sont les spectateurs à avoir déjà en ligne de mire le Festival (du 8 au 16 octobre). Si l'on connaît les grandes lignes programmatiques de cette 8e édition, ses détails demeurent encore flous : la liste définitive des films, des invité(e)s rejoignant les premiers noms divulgués en juin (Gong Li, Jean-Loup Dabadie, Walter Hill…), des célébrations rendues aux disparus de l'année (Jim Harrison, Michael Cimino…), les choix des films d'ouverture et de clôture… Tous ces mystères seront résolus lors de cinq rencontres ouvertes au public, du mercredi 7 au samedi 10 septembre, chacune suivie d'un apéritif.

Cinémas Lumière

Mais la saison ne s'achèvera pas pour autant en octobre ! L'institut Lumière souhaite affirmer davantage sa présence dans la ville en rendant plus visible (et lisible) son label “Cinémas Lumière”. Inaugurée en septembre 2015 avec la réouverture de la Fourmi et des CNP Bellecour et Terreaux, l'appellation avait été discrètement apposée sur chacune des enseignes, pour respecter l'engagement initial de conserver l'identité propre de chaque site. Un an plus tard, la stratégie a évolué : l'Institut vise davantage de cohérence ; à affirmer la marque globale de la rue du Premier-Film et à valoriser un réseau de salles incluant celle du Hangar — la plus prestigieuse de Lyon, bien que hors billetterie CNC.

Ce faisant, Cinémas Lumière apparaîtrait comme un multiplexe art & essai “éclaté” de 10 salles plus une, riche des ses complémentarités. Une manière de se positionner avec davantage de netteté dans le panorama de l'exploitation locale, qui l'avait vu entrer sur la pointe des pieds.

Cet investissement ne se fait pas au détriment des activités littéraires déjà menées. Toujours éditeur (avec Actes Sud) de la revue Positif, l'Institut annonce la partition prochaine de deux titres supplémentaires dans sa collection : Pierre Rissient, Mister Everywhere, Entretiens avec Samuel Blumenfeld (14 septembre) et Hollywood, la cité des femmes de Antoine Sire (8 octobre), faisant écho à une exposition photographique ainsi qu'à une section spéciale durant le Festival Lumière.

Retour aux sources

Mais Lumière, c'est aussi (avant tout) un patrimoine cinématographique. Édités l'an dernier en DVD après restauration numérique (et présentés lors de quelques projections exceptionnelles à l'Auditorium ou à l'Hôtel de Ville de Lyon), les films des Frères Lumière vont faire l'objet d'une plus vaste ressortie dans les salles, sous la bannière du distributeur Ad Vitam (Le Fils de Saul, Tempête, Good Luck Algeria…). L'occasion pour un large public de les découvrir dans des conditions optimales et pour lesquelles ils ont été pensés. Car, rappelons-le, l'une des particularités du Cinématographe Lumière par rapport à ses nombreux concurrents résidait dans la réversibilité de leur caméra, capable d'enregistrer, développer et surtout projeter sur un grand écran.

Enfin, le printemps 2017 verra éclore au Musée des Confluences Lumière ! Le cinéma inventé. Actuellement à la Cineteca de Bologne, avant de partir passer l'hiver à Buenos Aires, cette grande exposition créée au Grand Palais en 2015 pour célébrer les 120 ans du 7e art retrace les découvertes des frères inventeurs, mais montre aussi la postérité de leur art dans le cinéma des XXe et XXIe siècle. Preuve que l'on n'a pas fini de parler d'eux…


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