Jane B. chez les frères L.


Alors que vient de débuter la rétrospective Varda, donnant l'occasion de (re)voir vendredi 16 septembre le portrait-fantaisie que la cinéaste avait consacré à la jeune quadragénaire — Jane B. par Agnès V. (1988) —, Jane Birkin a droit à “son” invitation à l'Institut Lumière. Une soirée en deux parties, forcément trop courte pour évoquer l'étonnante carrière de l'Anglaise aux “yeux bleus, cheveux châtains, teint pâle”. À elle seule en effet, la muse et interprète de Serge Gainsbourg puis de Jacques Doillon, a beaucoup plus accompli durant le demi-siècle écoulé en faveur de la place du Royaume-Uni dans l'Europe culturelle que nombre de ministres de Sa Gracieuse Majesté.

Comédienne de cinéma, puis chanteuse presque par hasard ; femme de théâtre et de lettres, réalisatrice enfin (Boxes, en 2007), l'artiste Jane Birkin est aussi une belle personne, chaleureuse, inlassable soutien des droits de l'Homme — elle fut un précieux relai médiatique de Aung San Suu Kyi, à l'époque où la dissidente birmane était assignée à résidence.

À l'image de sa personnalité à multiples facettes, sa filmographie est riche d'œuvres éclectiques : s'y côtoient comédies, policiers et drames, sans exclusive. C'est La Fille prodigue (1980) opus ouvrant sa collaboration de trois films avec Jacques Doillon, qui a été retenu pour faire suite à la rencontre. Première incursion de l'actrice pour un rôle majeur dans un univers d'auteur non underground, ce drame n'est cependant pas dépourvu d'ambiguïtés. Jane y donne la réplique à l'un de ses partenaires de prédilection, Michel Piccoli, qui campe son père et avec lequel elle entretient des rapports troubles. Pourquoi fuir le bonheur d'un tel rendez-vous ?

 À l'institut Lumière le mardi 13 septembre à partir de 19h


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