Le futur, c'est maintenant


Rien ne sert de gaver les petits (comme les grands) de théâtre au risque de faire une indigestion. Mieux vaut piocher astucieusement du côté du retour de L'Après-midi d'un foehn de Phia Ménard (La Mouche, 23 novembre) ou de Petit bain (du 7au 11 février) du très inventif Johanny Bert capable de faire un spectacle pertinent même avec des post-it®. Ici, il reconstitue une montagne de mousse avec une petite marionnette, allégorie d'un jeu éphémère pour les enfants dès 2 ans.

Le spectre de l'enfance se fait de plus en plus large : Joris Mathieu accueille au TNG le très délicat spectacle (dès 16 ans) de Myriam Marzouki, Ce qui nous regarde, où est interrogé avec délicatesse (oui c'est possible) le port du voile. Le jeune directeur lance également son festival biennal, Nos futurs, qui s'étalera jusqu'à Noël avec des spectacles — souvent à l'adresse des ados — ayant trait à demain pour « mieux affronter le réel » dit-il ; avec, comme de coutume dans ce Centre dramatique national, du théâtre mêlé aux performances, installations et vidéos. Tout un travail de terrain sera fait avec des établissements scolaires en plus des sept spectacles annoncés, dont le très intriguant Corps diplomatique qui propose d'embarquer dans sa station spatiale pour... 10 000 ans ! Enfin, ne pas manquer l'événement que constitue le retour de Buchettino.

Ailleurs, la compagnie La Cordonnerie reprend le chemin du théâtre de la Croix-Rousse (du 13 au 21 décembre) et celui de Villefranche pour Hansel & Gretel revu à sa façon : filmé, bruité, dialogué en live.

À la Renaissance, le duo Métilde Weyergans et Samuel Hercule présentera le prélude à sa dernière création en date (Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin) Udo complètement à l'envers (du 25 au 27 octobre) : soit l'invention du père de la copine des sept nains, un trapéziste en URSS !

Enfin, deux spectacles aux antipodes l'un de l'autre mais qui promettent d'être visuellement magnifiques : L'Appel de la forêt aux Clochards célestes (du 11 au 23 novembre) avec des dessins réalisés par Marion Cluzel pour illustrer le récit de Jack London.

Et au TNP, la fable de Carlo Gozzi, L'Oiseau vert (du 16 au 24 décembre) par celui qui manie mieux que personne mise en scène, costume et décor, Laurent Pelly. Le prolixe créateur s'est plusieurs fois penché sur le jeune public avec talent (La Famille Fenouillard, Sindbad le marin), cette fois il s'adresse à tous dès 13 ans avec ce texte de l'Italie post Renaissance.


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Emmanuel Venet de Passages