La danse, quelles histoires !

Avec précision, pédagogie et sérieux, l'exposition Corps Rebelles nous immerge dans l'histoire de la danse contemporaine à travers différents dispositifs vidéo. Clair, plaisant et réussi.


Corps rebelles nous (re)plonge dans l'histoire de la danse moderne et contemporaine, coiffés d'un casque audio. Au cœur de l'exposition, six chorégraphes filmés pour l'occasion nous expliquent, au sein d'une "box" composée de trois grands écrans, leur démarche en mots et en mouvements, déclinant chacun une thématique qui lui est chère.

L'ancienne danseuse de William Forsythe, Louise Lecavalier, nous parle et nous montre "la danse virtuose", Raimund Hoghe "la danse vulnérable", François Chaignaud et Cecilia Bengolea les liens entre "danse savante et danse populaire"... Ces six séquences de six minutes environ ont été filmées en noir et blanc, sans effet spectaculaire : les discours sont clairs voire éclairants, les images simples et belles.

On prend beaucoup de plaisir esthétique, et l'on apprend aussi énormément en déambulant d'un espace thématique à l'autre. En contrepoint, de petits extraits de pièces historiques se rapportant au sujet défilent sur des téléviseurs : tous les grands chorégraphes de la danse contemporaine s'y retrouvent.

La danse et le monde

Agnès Izrine, la commissaire, a voulu insister sur les liens entre danse et société. Sur d'autres écrans, elle a relié l'histoire de la danse au regard de l'histoire politique et sociale : les chorégraphes de la "non danse" et l'apparition du sida, le butô et la Seconde Guerre Mondiale...

L'exposition se termine sur la pièce ouvrant en 1913 l'épopée de la danse moderne : le Sacre du Printemps de Stravinski et Nijinsky. Un même tableau du Sacre est ici décliné à travers huit versions (sur les 250 réinterprétations existantes !) signées Maurice Béjart, Pina Bausch, Jean-Claude Gallotta, Angelin Preljocaj...

Dans un petit studio voisin de l'exposition, le visiteur pourra encore entrer dans les "cuisines" de la chorégraphie (vidéos de chorégraphes au travail, documents sur la notation chorégraphique...) et danser lui-même une courte chorégraphie intitulée Joe.

Corps rebelles
Au Musée des Confluences jusqu'au 5 mars 2017


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