L'expressionnisme gratté d'Emre Ohrun


Petite merveille sortie ces jours aux éditions Même Pas Mal, sises à Marseille, Medley est signé d'un auteur aimant flouter les frontières : il est Turc, né en Chine, a grandi en Norvège avant d'atteindre les contrées lyonnaises pour suivre le cursus de l'incontournable école Émile Cohl. On résume, mais tel est le cheminement de ce doux (?) rêveur d'Emre Ohrun, qui a finit à sa grande surprise par devenir dessinateur (le repéré La Malédiction du Titanic, en 2012) et illustrateur (du Monde à XXI, ceux qui comptent font appel à lui).

Medley, réalisé sur cinq années, condense ses obsessions en utilisant la technique si particulière de la carte à gratter dont il est devenu une référence, quête du blanc dans l'obscurité exacerbant ses élans expressionnistes. Une méthode découverte par Ohrun via un album de Thomas Ott, mais l'on pense aussi au Dracula de Hippolyte utilisant la même technique, ou côté cinéma au Cabinet du docteur Caligari pour l'atmosphère. Quête d'espoir dans le noir, Medley vaut assurément que l'on se déplace jusqu'au Bal des Ardents le samedi 17 septembre à 16h, où l'auteur sera mis en lumière.


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