Le Razzle en approche

La fin de l'arlésienne serait-elle proche ? Il semblerait que oui, à l'écoute des indiscrétions filtrant de ci, de là : le Razzle, ce fameux bateau-phare sensé illuminer la nuit lyonnaise, est en approche et bientôt prêt à accoster.


Si l'on ne sait pas encore où s'installera le Razzle, nouveau phare dans la nuit lyonnaise, ce ne sera pas au pied du musée des Confluences comme initialement évoqué, du moins pour l'instant. Le lieu d'implantation sera dévoilé dans quelques semaines. Ce que l'on sait, c'est qu'une ouverture au public est envisagée pour le jeudi 19 janvier 2017, avec trois jours de mini-festival en guise de lancement jusqu'au samedi 21 janvier.

Les mois nous séparant de ces grands débuts correspondent au temps nécessaire à la mise aux normes de ce vieux bateau qui n'avait plus navigué depuis longtemps, qui est actuellement en travaux au chantier naval de Marseille où il est arrivé début juin, qu'il quittera pour rejoindre Lyon courant décembre prochain. Ce qui laissera le temps à l'équipe en place de finaliser dans les normes les demandes d'autorisation en cours, comme nous l'indique un proche du dossier. Il faudra alors le convoyer au fil du Rhône, et remonter à l'arrivée le phare de 20 mètres de hauteur qui ne passera pas sous les ponts traversés.

Ce bateau de 40 mètres, véritable objet patrimonial, était jusqu'ici basé à Amsterdam où il servait de bureau pour un cabinet d'architectes après avoir été un musée. Inscrit au cadastre, le navire n'était plus sensé voguer… Au moment de sa mise en vente, il fut proposé à l'équipe du Batofar, ce lieu mythique de la nuit parisienne installé au pied de la bibliothèque François-Mitterrand depuis 1999. Mona Von Cocto, le propriétaire, saisit immédiatement l'opportunité : après avoir ouvert un second lieu flottant à Bordeaux en 2011, un ancien ferry desservant l'île d'Yeu renommé l'I-Boat, il ne pouvait louper cette occasion unique, les bateaux-phares étant devenus denrée rare.

Celui-ci, construit en 1939 en Angleterre, devint l'objet d'un nouveau projet imaginé spécifiquement pour Lyon car ici se développe depuis de longues années une scène vivace, des artistes, des labels : tout ce qu'il faut pour faire vivre un tel lieu dont la jauge est de 320 personnes pour la partie concert, 500 pour l'ensemble du site. C'est le DJ Judaah, tête pensante du label en vue Brothers From Different Mothers, qui va prendre en charge la programmation clubbing. Les deux co-directeurs du Razzle, Rihab Hdidou (communication) et Christophe Clément (direction artistique) étant également déjà connus, issus tous les deux de l'aventure Batofar à Paris. Tous deux n'ont pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

Depuis trois ans déjà, le projet se construit pas à pas, en concertation avec les pouvoirs publics. Le Razzle est financé à 100% sur fonds privés, dont une partie provenant d'investisseurs lyonnais. Si cinq personnes sont déjà salariées par l'entreprise, à terme ce sont trente emplois qui seront créés pour faire vivre les différentes facettes du lieu : apéros en terrasse chaque jour, avec expositions et concerts ; clubbing la nuit ; concerts en soirée. Esthétiquement, si l'électro dominera dans la lignée des deux autres lieux-frères suscités, il est fort probable que la ligne artistique évolue avec le temps et les propositions d'artistes locaux.

Atout non négligeable et largement bienvenu, un restaurant de nuit fait partie du projet : du jeudi au samedi, 70 couverts seront à disposition des noctambules jusqu'à 3h du matin, avec une cuisine simple basée sur des produits finement choisis, sous la tutelle d'un chef étoilé dont on ne connaît pas encore le nom.

Vous voulez en savoir plus sur ce projet ambitieux mais encore mystérieux ? À la Taverne Gutenberg est organisé le 9 octobre prochain un apéro pour rencontrer l'équipe, que vous soyez public ou artiste, dans une ambiance conviviale comme celle voulue à terme sur le Razzle. Welcome.


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