Pedro Soler & Gaspar Claus, flamenco imaginaire

Et débute une nouvelle saison de PB Live, ces concerts que Le Petit Bulletin organise en compagnie de Rain Dog Production en des lieux atypiques de la ville, avec des artistes pas communs ni connus : première salve avec Pedro Soler & Gaspar Claus.
 


C'est une histoire de filiation, un conte de transmission, un récit de passation. L'on y croise des cordes, celles d'une guitare ibérique, légères, mélancoliques mais joyeuses ; et celles plus sombres, plus matures, solennelles d'un violoncelle.

Pourtant, la jeunesse enjouée vient du père : Pedro Soler, renommé gratteur de six cordes pour quelques belles pointures du flamenco, estampillé maître du genre depuis près de cinquante printemps, disciple de Pepe de Badajoz. Et le fils, Gaspar Claus, la trentaine, est le chaleureux possesseur de ce violoncelle qu'il balade dans le monde des musiques improvisées (Jim O'Rourke, Keiji Haino, ce genre), là où les chemins de traverse sont légion mais où un seul ne menait pas à Rome mais le ramenait vers l'Andalousie natale : le flamenco.

Tous deux se sont acoquinés pour imaginer des moments de douce magie au départ totalement improvisés dans un studio de New York : ce fut l'album Barlande, en 2011. Le père et le fils sont de retour avec Al Viento, nouveau sommet d'un genre que l'on aura du mal à définir mais qui puise, encore, aux racines flamenco, pour mieux instaurer le dialogue entre eux deux, avec les autres : Matt Elliot (Third Eye Foundation) vient donner de la voix, Serge Teyssot-Gay s'immisce en douceur. C'est évanescent, romanesque et beau.

Pedro Soler & Gaspar Claus
Au Temple Lanterne le mercredi 9 novembre


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Vincent Borel, d'Actuel à "Fraternels"