Sing Street

de John Carney (Irl, G-B, E-U, 1h46) avec Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor…


Dublin, 1985. Espérant s'attirer les faveurs de la splendide Raphina, Conor décide de monter un groupe avec ses (rares) camarades de lycée. Une manière de s'évader de la crise économique omniprésente lui valant une relégation dans un établissement public et précipitant le divorce de ses parents…

Ex-fans des eighties, directeurs de salles de concert, préparez-vous à pleurer des larmes de vinyle devant cette charmante romance à l'accent rugueux fleurant la douce nostalgie du jukebox d'une époque musicalement magique — autant qu'elle empeste l'haleine nicotinée du skin. À elle-seule, la BO de Sing Street justifie le déplacement : Joe Jackson (Steppin' Out), Daryl Hall & John Oates (l'imparable Maneater), Duran Duran, The Cure (In Between Days, tudieu !), sans parler des compos du groupe Sing Street, pas déshonorantes… Un concentré de la diversité bouillonnante des années new wave, en perpétuelle réinvention culturelle, mélodique, vestimentaire ; une période métamorphique en écho aux mutations inhérentes à l'adolescence.

John Carney a su miraculeusement rendre tangible non seulement ce jaillissement, mais également le contexte social tourmenté ; restituer l'esthétique vidéo balbutiante de l'ère pré-MTV tout en façonnant une gentille love story avec de la vraie rébellion dedans, sans la moindre fausse note. Il mériterait un rappel.


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