L'Appel de la liberté


Générique de début, de fin, panneaux intermédiaires scandant les chapitres, la version de L'Appel de la forêt par le jeune ensemble TaCTuS est une séance de cinéma (au théâtre des Clochards célestes, jusqu'au 23 octobre). Sans dolby surround mais en acoustique et avec sa livraison d'effets spéciaux à l'ancienne.

Ce fin travail repose sur un trio de percussionnistes et le talent de la dessinatrice Marion Cluzel. En live, attablée, elle signe une trentaine de croquis au crayon ou donne couleurs et nuances à des canevas déjà prêts. Par le jeu de calques, elle fait apparaître puis disparaître les animaux sauvages de la forêt que Buck vient de retrouver.

Ce récit, adapté de Jack London, est une métaphore intemporelle de la liberté : vendu à des trafiquants de chiens de traîneaux, le domestique Buck résiste, rencontre un maître aimant, John Thornton avant d'être aimanté par la nature et de se fondre avec les loups. Alliant les voix-off à l'intermède parlé face au public, le collectif ne choisit pas son mode de narration et freine parfois un peu la fluidité du déroulé du spectacle à trop vouloir offrir deux minutes d'attention à chacun d'eux. Mais ce bémol n'amoindrit pas la qualité de cette création jeune public bruitée (dès 6 ans), parlée, mise en musique et image avec une précision de dentellière.


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