Calypso Rose fleurit toujours

Le temps qui passe semble n'avoir aucun effet sur Calypso Rose. Reine incontestée du genre depuis des décennies, la native de Tobago défend actuellement un 21e album studio.


C'est un rayon de soleil qui traverserait le plus sombre des orages. À 76 ans, Linda McArtha Monica Sandy-Lewis, alias Calypso Rose, n'en finit plus d'irradier la planète de sa chaleur et de sa bonne humeur communicative. Avec ses 800 chansons écrites selon la légende, ses 21 albums parus, qui sont autant de planètes gravitant autour d'elle, Calypso est devenue la reine du genre. Avec Far from home, dernière galette en date sur laquelle elle a collaboré avec Manu Chao, Calypso Rose prouve qu'elle n'est pas encore prête à abandonner sa couronne.

Née sur la petite île de Tobago, dans les Antilles anglaise, Linda McArtha se tourne rapidement vers le calypso, cette musique de carnaval à deux temps irrésistiblement entraînante. Fille d'un pasteur conservateur, elle est rapidement empêchée d'écouter cette musique du diable. Selon elle, c'est au contraire un cadeau de dieu, une opportunité de mettre un sourire sur les visages qu'elle rencontre.

Très rapidement, elle comprend que le calypso n'est pas qu'un outil pour faire danser les foules. C'est aussi et surtout un formidable moyen d'expression. Cette révélation fera d'elle une rose qui ne fane pas. Ses chansons lui servent à évoquer son enfance, ses engagements humanitaires, à s'élever pour le droit des femmes — elle a été violée lorsqu'elle avait 18 ans. Par son calypso, elle s'est aussi opposée à l'exploitation des domestiques noirs à Trinidad.

Ses combats, Calypso Rose les mène tous un sourire aux lèvres. Et son micro le ressent. Elle a la voix ronde et chaude d'une grand-mère attentionnée et l'énergie d'une adolescente qui veut déplacer des montagnes. Elle a surtout l'expérience d'une carrière pendant laquelle elle a côtoyé, entre autres, Bob Marley et ses Wailers ou encore Mighty Sparrow. Des artistes à la renommée mondiale qui pouvaient également se targuer d'avoir collaboré avec elle.

À Lyon, comme partout, il y a trois choses qu'elle ne manquera pas de faire : se réchauffer avec son rhum-coca de 16 heures, danser. Et vous obliger à faire de même.

Calypso Rose
Au Transbordeur le samedi 29 octobre à 20h30


<< article précédent
La Villa Gillet a de la repartie