L'esprit de la Péninsule au Ciné-Caluire


Portée par une poignée prodigieuse de comédiens aussi polyvalents que complémentaires (dont Sordi et Gassman) la comédie transalpine a connu à la fin des années cinquante un essor inégalé. La revisiter étant une garantie de plaisirs infinis, on souscrit bien volontiers à la proposition du Ciné-Caluire qui en programme une joyeuse sélection dans le cadre de son festival annuel. Du Pigeon (1959) de Monicelli, merveille de charme et de légèreté, au romanesque absurde de Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? (1974) de Comencini, en passant par la cruauté de L'Argent de la vieille (1972) du même Luigi — où s'illustre une machiavélique Bette Davis —, ou par la fantaisie de Il Vigile (1960) de Zampa, présenté en avant-première de sa ressortie.

Un second axe sous-tend cette semaine : une mini-rétrospective Marco Bellocchio. Associé au renouveau “politique” du cinéma italien pendant les Nouvelles vagues, le réalisateur avait marqué le pas à l'orée des années 1990, mais son obstination à traiter l'histoire immédiate depuis quinze ans l'a replacé au premier plan. On reverra donc son film fondateur Les Poings dans les poches (1965), Le Saut dans le vide (1980), Le Metteur en scène de mariages (2006) ainsi que son dernier en date en avant-première, Fais de beaux rêves.

Et s'il fallait encore donner un argument décisif pour inciter les indécis à se hisser sur les hauteurs caluirardes, précisons que chaque séance vespérale (à 20h30, ou 19h30 le dimanche) est précédée d'une présentation, suivie d'une discussion autour du verre de l'amitié et agrémentée de tirages de sorts divers et variés. Voilà une invitation que vous ne pouvez décemment pas refuser.

3e Festival du Cinéma italien
Au Ciné-Caluire du 16 au 22 novembre


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