Vincent Carry : « l'avenir de nos collaborations avec Jean Michel se situe du côté des idées »

Jean Michel Jarre, le Lyonnais revendiqué, n'a encore jamais joué sur Nuits sonores, le festival emblématique des musiques électroniques. Entre Vincent Carry et le précurseur des sons synthétiques, un dialogue fertile existe pourtant depuis plusieurs années. Mais c'est peut-être bien du côté de l'European Lab que se profilent de futures collaborations.
 


Que représente Jean-Michel Jarre pour toi, amateur de musiques électroniques : l'as-tu écouté dès ta jeunesse, l'as tu renié à un moment, l'écoutes-tu toujours ?
Vincent Carry : C'est un musicien important de l'histoire de la musique électronique dans la mesure où il est le premier à l'avoir fait rentrer dans la pop culture. Il est un indiscutable pionnier ! Après, je suis plus intéressé par certaines phases de sa carrière. Je reste très attaché à Oxygène.

Quels sont vos liens ? Lui se dit votre grand frère bienveillant, il est venu vous rendre visite… Mais jamais Jarre n'a joué sur Nuits sonores.
Tout a commencé lorsque Jean Michel Jarre a répondu à une interview publiée dans 20 Minutes dans laquelle il faisait part de son grand intérêt pour Nuits sonores. Je l'avais contacté pour en parler avec lui, puis l'avais invité pour l'inauguration de la Gaîté Lyrique à Paris et nous avons beaucoup discuté. On s'est très bien entendu !
En 2012, pour les dix ans de Nuits sonores, nous avions envisagé de monter un concert centré sur l'album Oxygène, que nous souhaitions produire au Théâtre des Célestins. Mais nous n'avons pas réussi à faire aboutir ce projet. Nous avons donc proposé à Jean Michel de faire revisiter les principales séquences de l'album, à partir des pistes originales, par trois artistes de la jeune scène électronique - Arandel, Danger et Acid Washed - lors de l'inauguration de la 10e édition de Nuits sonores. Ce concert a eu lieu, en présence de Jarre, dans le cadre somptueux de l'Hôtel Dieu.

Vous managez avec Arty Farty un autre glorieux ancien, Laurent Garnier. Si vous repreniez la destinée de Jean Michel Jarre aujourd'hui, vous lui proposeriez quoi comme projets de disques, de tournées, de concerts ?
Aujourd'hui, mes échanges avec Jean Michel Jarre portent principalement sur ses réflexions philosophiques et politiques. Il est très engagé sur des sujets comme la question de la surveillance, des lanceurs d'alertes, des libertés publiques. Depuis sa collaboration avec Snowden, il s'est par exemple beaucoup rapproché de personnalités comme Sarah Harrison (Wikileaks) ou Yanis Varoufakis. Le point de vue de ces personnes nous intéressent. Donc l'avenir de nos collaborations avec Jean Michel se situe sans doute davantage du côté des idées.


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