Ballerina

de Eric Summer & Eric Warin (Fr-Can, 1h29) avec les voix (v.f.) de Camille Cottin, Malik Bentalha, Kaycie Chase…


1889. Une orpheline rêvant d'être danseuse s'échappe de son institution bretonne pour tenter d'entrer à l'Opéra. Grâce à un subterfuge, elle obtient une place dans un cours prestigieux…

Deux projets graphiques coexistent au sein de Ballerina : une vision architecturale hallucinante de précision réaliste, restituant un lumineux Paris idéalisé de la fin du XIXe siècle, et puis une représentation “gros-nez” passe-partout des personnages. Ce genre de hiatus devrait heurter, il s'est pourtant banalisé, entériné par de nombreuses jurisprudences émanant des studios Pixar, DreamWorks et Blue Sky. Si la production de Ballerina est — curiosité — franco-canadienne, les attitudes et mimiques des personnages respectent des normes standardisées, dépourvues d'aspérités ; seul le maître de ballet présente une expressivité positivement détonnante.

Bon, on ne s'ennuie pas vraiment devant cette initiation prévisible, dotée d'élégantes chorégraphies d'Aurélie Dupont, mais c'est en partie grâce à la touche crypto-steampunk délivrée par le comparse de l'héroïne, petite main de Gustave Eiffel. Ça change des tutus.


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