Assassin's Creed

de Justin Kurzel (E-U-Fr, int.-12 ans, 1h55) avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons…


Censé être exécuté par injection, Cal se réveille dans une étrange institution où des scientifiques l'incitent à plonger dans sa mémoire génétique afin de trouver le moyen d'éradiquer à jamais toute pulsion de violence chez l'Homme. Héritier d'une séculaire guilde, les Assassins, adversaires immémoriaux des Templiers, Cal va affronter son passé… et le présent.

Dans cette histoire où deux vilaines sectes s'entretuent à travers les âges pour contrôler l'humanité, difficile de comprendre laquelle est la moins pire — laissons aux complotistes le soin de les évaluer selon leurs critères tordus. Difficile aussi d'y trouver son content en terme d'originalité spectaculaire : à force d'en garder sous la pédale pour alimenter d'hypothétiques suites, les films d'action peinent à se suffire à eux-mêmes ; d'épiques, ils deviennent elliptiques.

Son origine vidéoludique devrait irriguer Assassin's Creed de trouvailles visuelles, le rendre aussi innovant et immersif qu'un Christopher Nolan des familles. Las ! Justin Kurzel ne fait qu'enquiller bastons chorégraphiées et combats de sabres pour yamakasi en toile de jute. Puis, entre deux assauts, la silhouette hiératique de Jeremy Irons nous ramène brièvement au présent, où l'on croise une Charlotte Rampling comme échappée d'une réclame pour une compagnie d'assurances…

Si la production affirme avoir voulu rendre l'histoire accessible à tous, un public étranger à l'univers du jeu vidéo ne saisira pas, par exemple, pourquoi une poursuite se concluant par un saut de l'ange dans une charrette de foin mérite à ce point l'admiration ébaubie de l'assemblée. Ce “saut de la foi”, c'est le “mot compte triple” au Scrabble, le dix de der à la belote. Mais pour le spectateur lambda, il tombe à plat.


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