Diamond Island

de Davy Chou (Fr-Camb-All-Qat-Thaï, 1h39) avec Sobon Nuon, Cheanick Nov, Madeza Chhem….


Parti de sa campagne pour travailler à Phnom Penh sur un pharaonique chantier immobilier, Bora retrouve dans la capitale cambodgienne son frère Solei, qui fraye avec une jeunesse plus favorisée. La tentation de le rejoindre dans ses affaires mystérieuses est grande…  

Une utopie hôtelière de luxe en plein milieu de bidonvilles. Voilà ce que bâtit la foule grouillante de petites mains aspirées par le mirage de cette ville champignon, à cheval entre l'ultra-misère et l'über-modernité. Une cité potentielle qui, la nuit venue, se pare de néons fluo lui donnant des allures de Luna Park, où toutes les classes sociales viennent se mélanger. Davy Chou rend bien l'irréalité paradoxale de ce décor pourtant bien réel — et qu'il connaît parfaitement pour s'y être intéressé dans des œuvres précédentes — saturant ses couleurs pour instiller un effet de décalage fascinant.

Mais si l'on fait abstraction de cette ambiance à l'esthétique splendidement travaillée et de l'exotisme du cadre, il ne reste qu'une ligne narrative bien étique, d'une prévisibilité décevante. Davy Chou semble avoir réduit son film à un exercice formel. Dommage, car ce “diamant” aurait pu luire davantage…


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