Fincher en Lumière


Un quart de siècle déjà qu'il retourne les perspectives cinématographiques, prend du champ avec les codes et donne de la profondeur aux grands genres. David Fincher n'a signé que dix longs-métrages depuis 1992, mais il n'a à rougir d'aucun d'entre eux — qui peut se targuer de pareil bilan ?

Cinématographiquement parlant, c'est en prenant les commandes d'Alien3 qu'il “voit le jour”. Le troisième opus d'un saga initiée par Ridley Scott où il succède à James Cameron et précède Jean-Pierre Jeunet — une bien belle collection d'obsédés visuels.

Comme la plupart d'entre eux, il a auparavant poli son style dans les formats courts : des clips et pubs de prestige (Englishman in New York pour Sting, Staight Up pour Paula Abdul). Si le xénomorphe lui permet de mettre un pied à Hollywood, il s'y installe totalement dès son thriller suivant, Seven (1995), concentré pervers de virtuosité mais aussi réunion d'icônes émergentes : son futur interprète fétiche Brad Pitt et sa compagne d'alors Gwyneth Paltrow, plus Kevin Spacey.

Suivront The Game (1997), avec le duo Michael Douglas/Sean Penn, à vous rendre paranoïaque les soirs d'anniversaire, Fight Club (1999) pour la paire — de claques — Pitt/Norton et parce qu'il ne faut pas en parler, Panic Room (2002) afin de confirmer sa paranoïa mais avec Jodie Foster… Et puis Zodiac (2007), L'Étrange Histoire de Benjamin Button (2008) porté par Pitt de nouveau, The Social Network (2010) soit Facebook revu par Sorkin, le quasi James Bond Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes (2011) et le glaçant Gone Girl (2014) où même Ben Affleck est excellent.

La brièveté de cette intégrale nous interdit de croire à la venue surprise du cinéaste pour une masterclass ou la projection d'un programme de courts-métrages, de clips, d'inédits…On se contentera de savourer — pas trop goulûment : si l'on en croit Seven, la gourmandise est un vilain défaut…

Intégrale David Fincher
À l'Institut Lumière jusqu'au 31 janvier


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