Ils sont éthiopiens, érythréens, soudanais ; demandeurs d'asile en Israël et “accueillis” dans un camp de rétention aux portes de l'Afrique. Seulement, les autorités israéliennes leur en refusent l'accès, comme elles leur refusent un permis de séjour. Souvent ostracisés par la population lorsqu'ils s'aventurent en ville, quelques-uns de ces étrangers à peine tolérés sont invités par Avi Mograbi à participer à un atelier théâtre. Devant sa caméra, ils improvisent des saynètes inspirées d'épisodes vécus et bâtissent un spectacle qui finira par être donné devant un public…
Rien à dire sur le projet humaniste, sur l'implication de Mograbi. Ni sur la valeur documentaire de la séquence édifiante, montrant une marée humaine blackboulée par les douaniers, inflexibles. Mais pour quelques instants de génie créatif dans l'élaboration collective de sketches tragi-comiques, combien d'interminables séquences plombantes ? C'est le prix à payer, sans doute, pour comprendre en tant que spectateur le calvaire des migrants…