Le Kraspek Myzik met l'underground en lumière

Durant un mois, le Kraspek Myzik, important lieu des pentes dédié aux groupes issus de l'émergence, fait son festival : Plug and Play.


Il faut grimper, inexorablement. Et pousser la porte, invariablement, pour pénétrer l'antre du Kraspek Myzik. Là, tout le mois de janvier, se déroulera le festival Plug and Play. C'est Muriel Brunod (aujourd'hui au Bal des Fringants), ancienne programmatrice du lieu, qui a lancé l'événement. « Elle voulait un festival on branche, on joue : c'était simple, l'idée » nous explique Franck Guscioni, l'actuel co-programmateur en compagnie de Ludivine Gibert.

« Un truc tout fou qui s'enchaîne pendant quinze jours, avec des trucs pas possibles et de belles découvertes. D'année en année, les programmateurs se sont succédés, j'en suis à mon 4e festival et j'essaye de faire vivre les valeurs mises en place au départ » continue Franck, Ludivine complétant : « Cette année, on a essayé de ramener un truc plus sombre, plus alternatif. C'est une programmation 100% française. Julien Gasc et François Virot ! C'est génial d'avoir ce plateau au Kraspek. Le reste de la programmation, c'est vraiment dans une veine pas connue qui joue habituellement au Grrrnd Zero, que l'on a envie de ramener sur une scène plus institutionnelle, pour faire découvrir à d'autres personnes. »

Car le Kraspek Myzik est repéré par les officiels : labellisé Scène Découverte, et subventionné à hauteur de 20 000 euros par an. Reprenons le fil : c'est en 2003 que l'association lerockepamort voit le jour, sous l'impulsion d'une bande de copains des pentes, vivant du côté de la rue de l'Annonciade. Le local de la montée Saint-Sébastien se libère en 2005, à la fin du mythique Kafé Myzik, où l'on se souvient avoir vu quelques pointures du jazz barré ou encore Cosmik Connection... Kraspek, chanteur des Amis de ta Femme, devient le parrain du lieu : il a réalisé les premiers travaux dans la salle. Le but : en faire un local associatif, un disquaire indé, un lieu de showcase et de rencontres. Convivial ! Jusqu'en 2009, l'activité explose, les concerts se multiplient, prenant le pas sur le reste.

Franck, musicien punk & fusion, ancien animateur social dans les quartiers jusqu'en 2010, reprend :

« La couleur était alors très chanson, ça a viré au fil des années vers la pop, le rock, le folk. La professionnalisation a comencé au début des années 2010, avec les premiers emplois. C'est stable depuis 2012. Je suis arrivé pour prendre le relais de Muriel puis d'Edgard Bolton, en septembre 2013. Depuis 2011, on est labellisé Scène Découverte par la Ville : c'est un luxe, grâce à ça, d'avoir quatre permanents pour un petit club comme le nôtre. En échange, on rend compte de tout ce que l'on fait dans la salle autour de l'émergence locale, que l'on croise avec une programmation d'artistes extérieurs en tournée. »

Aujourd'hui, folk indépendant, rock underground et cabaret électro s'y croisent. « Des fois on se retrouve avec des programmations pas possible, la salle blindée, comme avec Lydia Lunch ou Bob Log III. On adore les side projects de groupes connus, comme Armand de Sloy qui est venu deux fois jouer ici avec ses autres projets... On a les opportunités, on y va ! »

Kraspek Myzik
20 montée Saint-Sébastien, 1er
Disquaire ouvert le mercredi et le dimanche après-midi + les soirs de concerts

Notre playlist du festival : 


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