L'éveil des printemps


Un soir, rentrant chez elle à pied suite à une panne de voiture, une jeune femme traverse une clairière. Comme Alice tombant dans un trou, la voilà replongée dans son enfance. Celle de la créatrice du spectacle, Émilie Flacher qui livre là une fable très autobiographique, dans laquelle elle a l'audace de croire que sa narration peut reposer sur des éléments sonores, sensoriels et visuels : un village qui prend forme et se végétalise au fil des saisons au son des bruits de la ferme et de la nature.

Des petits personnages, comme des santons légèrement agrandis, témoignent de la présence de ses parents mais la marionnette n'apparait elle qu'au bout de 25 minutes (à l'exception d'une présence énigmatique, quasi magique, en entame de la pièce). Cette enfant observe, s'étonne, se fond dans la nature, s'y frotte, s'y meut. Il est rare de voir l'éveil aussi bien capturé, et cela tient en outre à la pratique d'Émilie Flacher qui depuis 1998, avec sa compagnie Arnica, travaille le support de la marionnette.

D'autres s'ajouteront tout au long de l'heure, grâce aux camarades écoliers de la protagoniste. Leurs jeux, leurs chamailleries, sont restitués avec malice et justesse. Dommage que les passages privilégiant la parole au détriment du jeu répètent quelques poncifs sur les antagonismes ville/montagne, isolement/sociabilité.

Clairière
Au TNG - Les Ateliers jusqu'au dimanche 22 janvier


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