Andy chauffe la pop


On le sait, le punk mène à tout. De son nihilisme bas du front on a ainsi parfois vu éclore quelques beaux alchimistes de la mélodie. Andy Shauf, ancien punk, en scène au Marché Gare le 23 février, est de ceux-là, sorcier pop à la baguette des plus belles formules mélodiques et d'incroyables onguents orchestraux sur son deuxième album The Party.

On pense à Elliott Smith, ancien énervé kidnappé par la douceur, au meilleur de Lennon mais surtout on roule ici dans ces 70's que les punks pensaient avoir liquidées, leur flirt permanent avec le prog-rock et le folk bucolique briton, les albums concepts aussi : The Party narre par le menu, c'est le cas de le dire, une fête, son déroulement, ses ratés, ses personnages, Jimmy, Alexander et Martha, à qui Andy offre une sublime sortie sur Martha Sways auréolé de cordes, en sifflant la fin de la party : « Martha spins / and i catch her hand / she smiles and laughs / bringing me back », prouvant ultimement que ce que les punks ne parviennent jamais à liquider, c'est toute cette grâce refoulée qui ne demande qu'à éclater au grand jour.


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