Naviguer avec The Bongo Hop

Double shot pour The Bongo Hop : une release party au Périscope, une Nuit Zébrée au Transbordeur. L'ivresse provoquée par Satingarona pt. 1, opus inaugural, n'en sera que plus intense.


La scène sono mondiale de Lyon redouble de vigueur, ces derniers mois. De Sir Jean & NMB Afrobeat Orchestra à Commandant Coustou, en passant par Super Orion feat. Sofiane Saidi et Kumbia Boruka, toute la planète est cartographiée entre Rhône et Saône ; et s'ajoute depuis quelques semaines une composante venue de Colombie, bien partie pour tracer sur les rails du succès : The Bongo Hop, déjà en playlist sur FIP comme sur Nova qui convie la bande menée par Étienne Sevet à dynamiter sa toute proche Nuit Zébrée au Transbordeur (avec Bonga & co), quelques jours après la release party au Périscope de Satingarona pt. 1, souvenirs nomades d'un curieux mélomane ayant exploré durant huit ans les barrios de Cali et des environs.

C'est d'Étienne Sevet dont on parle : professeur de sciences politiques, trompettiste, journaliste. Dans le désordre. Pote d'un dénommé Quantic, qui vivait dans le même barrio de San Antonio : cela ne surprendra personne à l'écoute de cet album paru en novembre dernier, enregistré dans nos contrées mais bel et bien totalement tropical, fatalement épicé, d'une mouture qui ne pourra que faire craquer les adeptes du suscité Quantic. Même sens du groove imparable et sexy, même virtuosité dans les arrangements. Et les deux se partagent la chanteuse Nidia Gongora, ici présente sur quatre titres.

Touche funky obligatoire et collages métis virtuoses : écoutez Nowa, et son riff de guitare afrobeat. Ou Pa'Congo, si rumba... Les sons virevoltent, les continents se frottent et l'on reconnaît du kompas, de la cumbia voire un poil de hip-hop latino à la Calle 13 (le chant de Maikcel). Personne ne sera surpris : l'homme de l'ombre, encore une fois, se nomme Patchworks. C'est avec lui (The Dynamics, Voilaaa, Mr President et tant d'autres) que l'album a été fignolé.

Et si à l'écoute l'on pense irrémédiablement aux aventures de Corto Maltese naviguant de port en port en s'imprégnant telle une éponge des mondes parcourus sans perdre une once de son charisme si personnel, sachez que The Bongo Hop est inspiré d'un autre personnage de bande dessinée, du trop oublié Jano, en la personne de Keubla. Lui aussi est marin... Embarquons.


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