À ceux qui nous ont offensés


Colby Cutler règne en parrain despotique sur les siens, commanditant casses et larcins à tout va. Las de cette existence hors-la-loi, son fils Chad s'apprête à quitter sa roulotte avec femme et enfants pour se fixer dans une maison en dur. Mais Colby n'a pas l'intention de le laisser partir…

Après Brad Pitt dans Snatch, voici Michael Fassbender en nouvelle incarnation du Gitan britannique — rien à voir avec leurs cousins du Continent, souvent représentés de manière moins glamour chez Kusturica ou Gatlif. Ce constat mis à part, les problématiques rencontrées par cette population au Royaume-Uni sont identiques : pilote chevronné voulant se ranger des voitures, Chad goûte à l'ostracisme lorsqu'il s'aventure hors du clan. Un rejet que subit également sa progéniture, au grand bonheur de Colby, qui croit à une forme de déterminisme social : un statu quo renforce son emprise sur le groupe.

Film complexe, multiple, À ceux qui nous ont offensés marie à la fois le drame aux reflets shakespeariens et le polar sec, que rythment les courses-poursuites en bagnoles hurlantes et les dialogues au phrasé tourmenté, chahuté par un argot typique. Pour cette raison, il est impensable d'imaginer le voir autrement qu'en V.O..

de Adam Smith (É-U, 1h39) avec Michael Fassbender, Brendan Gleeson, Lyndsey Marshal…


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