Condamné à 15 ans de prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Severino Diaz n'a jamais plaidé coupable. À cause de cela, sa libération conditionnelle lui a maintes fois été refusée, allongeant sa peine d'une dizaine d'années. Sans jamais entamer sa résolution…
L'histoire dramatique de Severino sert de support à un documentaire brouillon et éparpillé façon puzzle, ne sachant pas vraiment quel fil suivre : tantôt il s'intéresse au destin singulier de ce prisonnier intègre (grâce à une masse d'entretiens réalisés avec Dias entre 2004 et 2016) ; tantôt il dresse une hagiographie de la Maison d'Abraham, institution créée à New York pour la réinsertion des détenus par un Aveyronnais, le Père Pierre.
Entre les deux, des images illustratives souvent inutiles — tels des stop-motions cache-misère semblant piochés sur Internet — ne parvenant pas à corriger la qualité médiocre des prises de vues ni du montage.
Dommage qu'un sujet et des personnages aussi intenses pâtissent d'une absence de point de vue aussi flagrante : ou l'auteur s'engage, ou il reste neutre, mais il ne peut demeurer dans cet entre-deux. Son indécision aggrave (voire explique) la faiblesse de sa réalisation.
de Pierre Barnérias (Fr, 1h34) documentaire avec Severino Diaz…