The Inspector Cluzo, rockeurs en circuit court

De la guitare à l'élevage de volailles, une même éthique indépendante et une même volonté de combler les sens : The Inspector Cluzo, rockeurs et fermiers, font une halte au Ninkasi.


Si le rock garage est omniprésent sur la scène internationale et bien loti à Lyon, voici venir au Ninkasi un nouveau genre moins urbain, que l'on pourrait nommer... rock "étable", du coup. Car The Inspector Cluzo, fiers gascons, se revendiquent fermiers autant que musiciens : leur dernier disque, le cinquième, est un double album et se nomme Rockfarmers. Entièrement autoproduit : la paire se veut totalement indépendante, de bout en bout.

Villageois affirmés et engagés, Laurent Lacrouts (guitare) et Mathieu Jourdain (batterie) élèvent en parallèle oies et canards et fabriquent leur propre foie gras et confits, qu'ils vendent sur le marché de Mont-de-Marsan via Lou Casse, leur ferme gasconne. C'est pour ça qu'ils ne tournent pas d'octobre à janvier : c'est alors le temps des oies, à Eyres-Moncube où ils résident, au cœur des Landes.

Mais avec le printemps qui s'approche, voici revenir celui des concerts qu'ils maîtrisent avec un art consommé du show sans fioriture : si ce tour 2017 se clôturera en beauté aux Vieilles Charrues, le début les voit passer par le Kao où l'on savourera ce heavy rock légèrement teinté de groove, tel un Led Zeppelin minimaliste, assumant pleinement son penchant funk, légèrement marqué par la scène fusion de la fin des années 80 (c'est, en passant, Angelo Moore le chanteur de Fishbone, un ami, qui a déniché le nom du groupe, à leurs débuts en 2008).

C'est blues, évidemment, et connecté à la terre : pas pour rien que la bonne fée Vance Powell (Jack White ou Beck) assume le mixage de ce dernier disque, entièrement conçu en analogique du côté de Nashville. De la musique de cow-boy ? Non, du son de Gascon. Et du bon.

The Inspector Cluzo
Au Ninkasi Kao le jeudi 2 mars


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