Totorro : post-rock sans frontière

Totorro sera en concert au Marché Gare le vendredi 17 mars.


Post-hardcore, post-rock, post-math-rock... Il est clair que les frontières musicales jalonnant tout ce qui est "post" sont poreuses (pour ne pas dire branlantes) car sujettes aux déflagrations de genres qui se lovent plus que volontiers dans l'abstraction et l'exclusivité instrumentales. Ces frontières, les Rennais de Totorro les ont souvent franchies.

Et ce, pour se diriger de plus en plus, de disques en disques, vers des territoires de plus en plus pop. Où les compositions à la fois frontales et alambiquées laissent entrevoir un amour certain, peut-être longtemps refoulé, pour la mélodie, certes souvent à l'état de floraison mais bel et bien là, à l'état d'arpèges laissant soudain entrer une lumière qu'on entrevoyait déjà.

On pourrait alors presque parler de "post-rock optimiste" quand cette musique est le plus souvent une affaire de renoncement et d'épure comme élixir à ce dernier. En témoignent les titres pince-sans-rire de leurs chansons sans paroles : Saveur cheveux, Brocolissimo (la très lumineuse ouverture de leur dernier album Come to Mexico), Tomate Polisson...

C'est un fait, Totorro donne de l'air au post-rock et s'affiche, à l'image de son nom (que l'on doit à la créature emblématique du Studio Ghibli, avec un "r" en plus), comme un monstre gentil dont la douceur rentrée sous les rugosités d'usage et les secousses de géant, ainsi que la complexité étrangement accessible, font tout le charme.