La Consolation

de Cyril Mennegun (Fr, 1h20) avec Alexandre Guansé, Corinne Masiero…


Daniel vient d'apprendre la disparition d'une femme importante pour lui, avec laquelle il n'avait plus aucun contact. Il se rend dans une maison à la campagne pour veiller sa dépouille et peut-être, enfin, faire la paix avec elle. Avec lui-même…

La radicalité dont Cyril Mennegun avait fait preuve dans Louise Wimmer (2012) se trouve ici poussée à son paroxysme : âpreté du sujet, ascèse du dialogue, minimalisme des plans et des mouvements. Exercice de style (volontaire) autour de la question du dépouillement, d'un retour sur soi par l'ineffable, La Consolation prend le temps d'investir le temps, de nous confronter à l'austérité dérangeante de la longueur et au mystère du lacunaire.

Au spectateur de se plonger dans les incertitudes de Daniel, d'identifier les causes de ses silences, d'accomplir à ses côtés le chemin d'une acceptation avant d'obtenir une éventuelle consolation. On touche là à une expérience sensorielle face à une proposition de cinéma.


<< article précédent
"À bras ouverts" : au bon écueil