Des gares en transformation : Saint-Étienne – Chateaucreux

Éternelle rivale et pourtant amie de Lyon, Saint-Étienne est si près, si quotidienne pour 4 millions de voyageurs qu'on oublie parfois de regarder sa gare. Rattrapage.


Tentez d'aller de Perrache à Firminy (Le Corbusier ! C'est classé à l'UNESCO depuis cet été), et vous allez vous arrêter dans pas moins de... quatre gares à Saint-Étienne ! Chateaucreux, Carnot, Le Clapier, Bellevue. Et encore, il vous manque La Terrasse, près du stade Geoffroy Guichard. Cette anomalie tient en partie au fait que la ligne Saint-Étienne / Lyon est l'une des premières liaisons ferroviaires de France, avec 20 000 voyageurs par jour.

Entièrement réhabilitée en 2005, la gare de Chateaucreux est aussi la seule qui accueille des TGV en cité stéphanoise. Connectée au tramway T2 et T3, cette gare a précisément été créé parce que Saint-Étienne ne disposait pas de gare principale, mais de plusieurs petites devenues vétustes au fil des ans. Il fallait combiner à la fois une gare pour les voyageurs, les marchandises et un dépôt pour les machines.

Nous sommes alors en 1857. Victime d'un affaissement du sol (elle est construite au lieu-dit "château creux"), elle sera de nouveau sur pied en 1884 avec soubassements en pierre pour pallier ce terrain minier. C'est pourtant plus tard, dans les années 80, que la structure métallique, caractéristique de l'architecture industrielle, sera rendue visible avec des briques polychromes parfois émaillées.

Tout récemment, de nombreuses mises aux normes et aménagements de confort ont été effectués. Elle sera aussi, pour nous Lyonnais, le plus sûr moyen d'aller voir un spectacle à la Comédie de Saint-Étienne, qui avec son déménagement cet été dans ses nouveaux locaux de la Plaine-Achille, sera à 15 minutes à pied.

Que voir à Saint-Etienne ?

Pas très grande, l'exposition Popcorn (au Musée d'Art moderne et contemporain jusqu'au 17 septembre) est néanmoins une exposition réussie sur le plan qualitatif... Elle entrecroise art, cinéma et design en trois temps, respectivement dédiés aux thématiques du travail, de la conquête spatiale et du western. Rappelons que le design et le cinéma sont nés à peu près en même temps (deuxième moitié du XIXe siècle) et qu'ils partagent, à leurs débuts, la même réputation de sous-disciplines artistiques. Le cinéma est rattaché aux attractions et spectacles forains et le design au monde un peu sombre et encrassé de la technique et de l'industrie ! Bref, c'est en sortant peu à peu des "bas-fonds" que le cinéma comme le design gagneront leurs lettres de noblesse, qui ne sont plus remises en question aujourd'hui. 


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