The Young Lady

de William Oldroyd (G-B, 1h29) avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton…


Dans l'Angleterre rurale victorienne, une jeune oie innocente prénommée Katherine épouse un Lord brutal tyrannisé par son père. Leurs fréquentes absences engendrant l'ennui, elle se laisse séduire par un palefrenier. Les sens désormais éveillés, elle s'enhardit et tient tête aux hommes…

Évoquant à la fois Loin de la foule déchaînée et Lady Chatterley (pour la sensualité animale de la relation transgressant les ordres social et patriarcal), le film de William Oldroyd est aussi sous-titré Lady Macbeth. Du personnage shakespearien, Katherine possède en effet l'inextinguible soif de pouvoir… dès lors qu'elle se découvre la capacité de l'étancher. En conquérant le domaine, c'est le plein contrôle de ses désirs et pulsions qu'elle vise. Et obtient.

Puissant dans son minimalisme, The Young Lady déborde pourtant de cette intensité érotico-dramatique que tout tente de réfréner — du hors-champ aux robes à corset, en passant par la fixité glaciale des plans. Le jeu dépourvu d'intention de la brillante Florence Pugh ajoute à la complexité de son personnage, dont on suit avec délices la stupéfiante évolution — en l'occurrence un affranchissement par le versant sombre. Subtilement pervers.


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