La Canute Lyonnaise, une bière par quartier

Tête d'Or, Croix-Rousse, Vieux Lyon : la Canute Lyonnaise s'inspire des différents quartiers de la ville pour produire des canettes de haute-volée.


La bière est à la mode, même au pays du vin. Les brasseries artisanales étaient en voie d'extinction. Mais un vent venu d'Amérique (où l'on brasse comme on faisait du rock : dans les garages !) a provoqué, depuis dix ans, l'explosion du  nombre de micro-brasseurs. En 2010, on en comptait un peu plus de 300 en France, aujourd'hui le triple. Le phénomène touche l'agglomération, comme le montre la Canute Lyonnaise, montée à Pierre Bénite en janvier 2015.

Quand on écoute Simon Potie, son fondateur, produire de la bière semble à la fois un jeu et un exercice de haute-précision. On fait varier tout un tas de curseurs : le choix du malt (d'orge, de blé, pâle ou brun), de l'eau et des levures, et puis des ingrédients aromatiques. On sélectionne plusieurs variétés de houblon ou bien des plantes, des épices, des fleurs, voire du café, pourquoi pas du piment ou... des huîtres ! Le champ d'expérimentation semble infini.

« Le monde de la bière c'est le Far West, tout est possible ! Bien que le procédé soit strict, il n'y a pas de codes, pas de lignes, pas de limites » se réjouit Anne-Pauline Fernier, la (seule) collègue de Simon. C'est ce qui semble séduire tous ces néo-brasseurs d'obédience DIY, qui ont débuté dans leur cuisine, avec des brassins de vingt litres. Beaucoup d'entre eux sont des reconvertis. Simon est un ancien ingénieur dans l'industrie, Anne-Pauline, une exfiltrée du management. Tous deux expriment la lassitude, la « perte de sens » auxquels ils ont été confrontés dans leurs parcours professionnel. Et leur « envie de faire quelque chose de plus proche de leurs valeurs » : un projet à taille humaine, créateur de liens. Via la bière, donc.

La Canute ne propose pas une gamme pléthorique, mais chaque cuvée a son caractère propre. Elle produit deux blondes : l'une de type belge (la Confluence), une autre américaine (la Tête d'Or). Cette dernière est agréablement fruitée (orange, pamplemousse) et légèrement amère - parfaite pour ces premières journées ensoleillées. La X-Rousse est une ambrée, un peu plus houblonnée, enfin, la Vieux Lyon, une « bière noire », ancienne spécialité lyonnaise, avec de fortes notes de torréfaction (café, cacao).

Il faut guetter les séries limitées, comme la Subterraneum, vieillie sur copeaux de chêne, ou la Lumières de la ville, une rouge de Noël. Et, surtout, aller découvrir tout ça ce week-end, sur leur stand du Lyon Bière Festival !

Lyon Bière Festival
À la Sucrière les 15 et 16 avril


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