On l'appelle Jeeg Robot

de Gabriele Mainetti (It, 1h58) avec Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli…


Au moment de couronner les meilleurs films de l'année, les professionnels de la profession d'Espagne et d'Italie semblent moins corsetés que leurs homologues hexagonaux, fidèles à un cinéma psychologique ou social. Ils osent la transgression, en primant pour les uns le vigilante movie La Colère d'un homme patient, pour les autres un polar de super-héros tarantinesque — c'est-à-dire sympathiquement fourre-tout et semi-parodique, On l'appelle Jeeg Robot.

Certes, ce film aux joyeux relents de série B n'irradie pas l'écran par l'originalité de son script ni celle de sa réalisation, puisqu'il emprunte au commun des comics sa trame : le basculement de destin d'un pékin moyen qui, exposé fortuitement à un agent mutagène, va développer des pouvoirs surhumains. Gabriele Mainetti transpose ce schéma à Rome, l'hybride avec des références nippones (génération Tarantino, on vous dit) et embauche pour faire bonne mesure la star Claudio Santamaria pour camper son protagoniste — un petit gangster sans envergure qui décidera après beaucoup d'atermoiements d'user des nouveaux talents à bon escient.

Un peu clinquante et colorée comme du Besson, cette gâterie manque sans doute de cette pointe de poivre relevant les friandises servies par Jan Kounen, qui cachent leur vice sous des dehors lisses.

 


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