Le Christ aveugle

de Christopher Murray (Chi-Fr, 1h25) avec Michael Silva, Bastian Inostroza, Ana Maria Henriquez…


Depuis son enfance, Michael est persuadé d'être une sorte d'élu de Dieu, capable de miracles. Prêchant souvent dans le désert, il s'attire davantage d'hostilité que d'écoute. Un jour, il part guérir un ami d'enfance victime d'un accident. Ses fidèles le suivent, guettant le prodige…

Dans le foisonnement actuel du cinéma chilien, Christopher Murray tente une entrée par le versant du mysticisme religieux — les évangélistes de tout poil ayant particulièrement la cote en Amérique du Sud. Cette fiction n'en est une qu'à demi, puisqu'il s'est nourri du quotidien des habitants de la Pampa del Tamarugal, de leur décor et de leurs histoires pour composer la trame du film. Ce sont eux également qui ont été choisis pour en être les interprètes — normal que Le Christ aveugle leur soit dédié.

Grâce à cette approche, Murray conserve une indiscutable vérité (les visages émaciés, les corps suppliciés par l'indigence ou la maladie ne mentent pas) ; il retranscrit également le besoin muet d'un peuple abandonné de croire en l'impossible — fût-il promis par un semi-illuminé. Dommage qu'il manque d'une vision réellement originale pour nous captiver.


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