Wet for Me : girl power !

La soirée lesbienne menée par la bande de Barbi(e)turix fait son come-back au Transbordeur avec l'icône Jennifer Cardini en guest. L'occasion de questionner Rag, la meneuse de revue.


Wet for Me, c'est une soirée lesbienne, électro... Quel est l'esprit ? Chloé nous disait que vous étiez les enfants du Pulp ?
Rag : Avec la Wet For Me, on s'attache à créer un espace-temps à part, où les femmes ont le pouvoir. Le pouvoir de mixer, le pouvoir de danser, de se sentir libre, à tous les points de vue. L'ambiance y est toujours très électrique, ça danse sur scène, ça se déshabille, ça drague, ça rigole, ça mate, ça frime. Que ce soit à Paris ou à Lyon, les lesbiennes et les queers n'ont que très peu de lieux dédiés. Alors on veut investir, occuper l'espace tout en restant dans un esprit d'ouverture. Coté production et programmation, on veut en mettre plein la vue, on essaie de mettre la barre haute et de faire les choses bien. Je pense que c'est ce qui fait le succès de la soirée, qui existe depuis maintenant presque dix ans... 

Le Pulp, à Paris, a ouvert la voix à toute une génération d'artistes, de militantes, d'organisatrices, de DJs. BBX existait déjà à l'époque et s'essayait à découvrir de nouveaux horizons. On leur doit beaucoup !
 
Barbi(e)Turix : c'est un crew, un fanzine, un groupe d'action militante ? 
Un collectif d'une quinzaine de riot grrrls composé de DJs, graphistes, pigistes, photographes... C'est un site Internet (www.barbieturix.com) avec une ligne éditoriale très "pop queer culture". Le ton y est assez piquant et léger à la fois. C'est bien sûr des soirées, mai aussi un fanzine, qui était d'ailleurs le projet initial du collectif.
 
Votre invitée, c'est Jennifer Cardini : en quoi est-elle emblématique pour la scène lesbienne ?
Jennifer Cardini est une DJ iconique de la scène lesbienne et féminine française, européenne même ! Elle fut l'une des résidentes de feu le Pulp.
En plus d'être une excellente DJ et productrice, c'est vraiment quelqu'un de généreux, de gentil. Elle a son propre label. Ses sets sont toujours de qualité, elle a une grande culture musicale. Elle est basée à Berlin maintenant, c'est pourquoi nous sommes très heureuses de l'accueillir au Club Transbo vendredi !
 
À Lyon, il y a un mouvement autour de la scène queer : vous suivez ce qui se fait ici ? La Wet for Me à Lyon prend-elle un autre sens avec cette énergie-là ?
J'apprends à connaitre Lyon depuis peu, c'est une ville qui m'a toujours attirée tant par sa qualité de vie que par son offre culturelle. Et c'est une ville majeure sur la scène électronique française. Il était assez naturel qu'un mouvement queer prenne de l'ampleur, il y a une niche de personnalités très créatives et très fortes. On sent comme une énergie nouvelle qui explose, des festivals qui se crééent, des collectifs qui se forment, des soirées qui prennent de l'ampleur. La ville est très riche sur ce point, j'ai même l'impression qu'elle est plus forte en identité que notre chère capitale. 
En tout cas, nous sommes extrêmement bien accueillies, c'est un plaisir de travailler avec les Lyonnais.es. J'ai l'impression que la communauté LGBT est en mutation, dans le bon sens du terme. Toutes ces nouvelles énergies créatrices sont très motivantes, je suis ravie que la Wet participe, à son petit niveau, à cette effervescence.
 
Wet for Me avec Jennifer Cardini, Diane, Rag et Catherin
Au Transbordeur le vendredi 12 mai


<< article précédent
Insomniaque